EDF, superstar de l’EBITDA en 2023, après une année noire en 2022

2023 a été un exercice exceptionnel. La croissance n’a pourtant pas été au rendez-vous. Après deux exercices de croissance folle, tirée par la flambée des prix de gros de l’électricité et du gaz naturel, la plupart des opérateurs ont enregistré un repli de leur chiffre d’affaires.

 

Sans être revenus à leur niveau d’avant crise énergétique, les prix de gros ont fondu partout en Europe : -58% pour l’électricité en Italie, -59% en Allemagne, -65% en France, -59% pour le gaz en France… Les tensions sur les marchés de gros ont été nettement moins vives l’an dernier. La consommation d’énergie a diminué alors que les conditions d’approvisionnement en électricité (rebond de la production d’électricité nucléaire en France, fin de la sécheresse…) et en gaz (abondance de GNL, niveaux de stocks élevés…) ont été bonnes.

 

Mais l’essentiel est ailleurs, en l’occurrence dans les marges. L’EBITDA des 20 électro-gaziers n’a jamais été aussi élevés : 166,5 milliards d’euros cumulés. Le contexte de marché a globalement été porteur. Les activités de production d’électricité ont bénéficié des transactions conclues en pleine crise énergétique. Les activités de fourniture d’énergie ont, quant à elles, bénéficié de l’augmentation des prix de détail. 15 des 20 électro-gaziers de notre ont enregistré une augmentation de l’EBITDA.

 

Le grand gagnant est, sans conteste, EDF. 2022 a été une année noire avec un EBITDA de -5 milliards d’euros plombé par la chute de la production nucléaire à cause des problèmes de corrosion sous contrainte et des 20 TWh d’ARENH octroyés dans le cadre du bouclier tarifaire. 2023 est un cru exceptionnel. Avec 40 milliards d’euros d’EBITDA, EDF bat tous les records ! L’augmentation de la production d’électricité nucléaire et hydraulique ainsi que le retour à la normale du volume d’ARENH accordé à ses concurrents ont dopé l’EBITDA du groupe. Enel, qui n’a jamais réalisé un EBITDA aussi élevé, est largement décroché. Engie complète le podium avec un EBITDA en hausse pour le troisième exercice consécutif.

 

Les pétro-gaziers, eux, sont loin. Leur division électro-gazière respective affiche un EBITDA bien inférieur aux électro-gaziers leaders. Une exception, toutefois, la division Gas & Low Carbon Energy de BP réalise une performance comparable à celle d’Iberdrola. Cette structure regroupe les activités dans les énergies renouvelables, mais aussi la production de gaz naturel de la compagnie pétro-gazière. Les électro-gaziers ne produisant pas (ou plus) de gaz naturel, les performances financières ne sont donc pas complètement comparables dans ce cas. Autrement dit, si le virage vers l’électricité est bien pris par les compagnies pétro-gazières, le chemin sera encore long pour rivaliser avec les ténors européens.

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