Uniper, EDF et Enel, le top 3 des électro-gaziers européens
Uniper reprend la tête des électro-gaziers européens
Uniper est le premier électro-gazier européen au palmarès du chiffre d’affaires en 2022. L’opérateur allemand (grossiste en gaz et producteur d’électricité) retrouve le haut du classement en tant que structure autonome (non détenue par un autre opérateur), place qu’il n’avait plus occupée depuis 2019 et son passage éphémère dans le giron de Fortum. L’Etat allemand a nationalisé Uniper en 2022 pour le sauver de la faillite, retirant une épine du pied de son actionnaire Fortum. En conséquence, Fortum ne fait plus partie des leaders européens. Le groupe finlandais est relégué loin derrière. Avec un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros, il ne fait même plus partie du TOP 20 européen. L’aventure de Fortum en tête du secteur des électro-gaziers européens n’aura duré qu’un an (avec 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Fortum était le premier électro-gazier européen en 2021).
En dehors de ce fait marquant, peu de changements dans la suite du classement. EDF reprend à Enel la deuxième place, les deux opérateurs poursuivant leur jeu de chaise musicale année après année. A noter que les deux premiers électro-gaziers européens sont les principaux perdants de la crise énergétique avec un EBITDA et un résultat net désastreux, nous en parlerons dans un prochain article. Les deux ont d’ailleurs fait l’objet d’une prise de contrôle totale par leur Etat respectif. Pour le reste, les évolutions dans le classement sont peu spectaculaires. Signalons simplement que A2A a gagné trois places.
Et les pétro-gaziers ?
Leur division électro-gazière respective continue de monter en puissance. Celle de Shell (Renewables and Energy Solutions) se classe un peu en dessous d’Iberdrola, une performance à signaler. Les structures de BP (Gas & Low Carbon Energy) et de TotalEnergies (Integrated Gas, Renewables & Power) arrivent juste derrière. Il faut toutefois mentionner que ces deux divisions intègrent la production de gaz naturel et le GNL, activités limitées, voire inexistantes chez les électro-gaziers. Avec Plenitude & Power, ENI est décroché, mais se place à hauteur d’EDP.
Les différences de modèles sont encore tenaces. Les électro-gaziers sont plus ou moins intégrés sur la filière électrique et, dans le gaz, ils sont surtout présents dans les réseaux nationaux et l’aval. Les pétro-gaziers, sont eux, intégrés sur la filière pétrolière et, dans le gaz, ils sont surtout présents dans l’amont et le midstream. L’électricité et l’aval gazier sont nettement moins développés, même si le virage est bien pris.
Une envolée spectaculaire des chiffres d’affaires
Le chiffre d’affaires agrégé des 20 premiers électro-gaziers européens a bondi de 61 % en 2022. Pour la première fois, leur chiffre d’affaires cumulé dépasse 1 000 milliards d’euros, 1 171 milliards d’euros en l’occurrence. En deux exercices, il a été multiplié par 2,4.
La flambée historique des prix de l’électricité et du gaz naturel a boosté l’activité de tous les opérateurs même si la consommation d’énergie a reculé. A titre d’illustration, rappelons que le prix de l’électricité day-ahead annuel moyen a été multiplié par 2,4 en Allemagne et par 2,5 en Italie et en France.
Comme en 2021, les 20 électro-gaziers ont tous enregistré une très forte croissance l’an dernier. Alpiq et A2A ont même doublé de taille !
La croissance, c’est bien, mais le nerf de la guerre, c’est la marge. Et là, la tendance a été très différente. A suivre dans notre prochain article.
