Les efforts continus de décarbonation des producteurs d’électricité historiques européens

En dix ans, l’intensité carbone moyenne des principaux producteurs historiques d’électricité européens a fondu. Iberdrola, Vattenfall et EDP ont rejoint, ces dernières années, EDF dans le club des producteurs d’électricité historiques à moins de 100 kg CO_2eq/MWh. Le groupe français garde encore une longueur d’avance grâce à son parc nucléaire, d’autant que lui aussi réduit son intensité carbone. Engie et Enel se rapprochent. Ils seront les prochains à passer sous le seuil symbolique.

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8 kg CO_2eq/MWh

L’intensité carbone de Verbund (Autriche) en 2023, le plus vertueux des producteurs historiques d’électricité européens.

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La trajectoire des opérateurs allemands (RWE et Uniper) est également orientée à la baisse, mais leur intensité carbone demeure nettement au-dessus de la moyenne (environ 240 kg CO_2eq/MWh en Europe). Transformer radicalement un mix de production est un exercice long. RWE est seulement passé sous la barre des 500 kg CO_2eq/MWh l’an dernier.

L’enjeu de la décarbonation des mix de production est crucial pour les plus gros émetteurs avec un prix du CO₂ qui stagne depuis quelques mois aux alentours de 65 € la tonne dans le cadre du SEQE (Système d’Échange des Quotas d’Émission). Il est en baisse depuis le pic à près de 100 € la tonne l’an dernier, mais demeure une contrainte financière lourde pour les parcs de production d’électricité d’origine fossile. C’est d’ailleurs, généralement, un marqueur fort des performances financières. Les opérateurs les plus performants sur le plan financier sont, le plus souvent, ceux qui ont les mix les moins carbonés (pour plus de détails, consultez notre 10^ème baromètre financier des énergéticiens européens https://wattsnext.fr/).

 

Comment décarbonent-ils leur mix de production ?

Outre les fermetures de centrales pour des raisons administratives ou d’obsolescence, les producteurs d’électricité ont plusieurs leviers pour décarboner leur mix de production. D’abord, réduire leur parc fossile. Les cessions d’actifs sont un moyen rapide. Engie et Vattenfall, par exemple, se sont ainsi délestés d’une partie de leurs centrales fossiles ces dernières années.

L’autre levier, le principal, est le développement de la production d’électricité d’origine renouvelable. C’est la tendance lourde des stratégies amont de la plupart des opérateurs européens. EDP et Enel prévoient ainsi de mettre en service plus de 10 GW de capacité de production renouvelable entre 2024 et 2026. RWE, de son côté, est actuellement engagé dans la construction de plus de 10 GW.

L’intensité carbone des producteurs d’électricité historiques européens va encore baisser fortement dans les années qui viennent tant les pipelines de projets d’énergie renouvelable sont remplis. Qui rejoindra en premier Verbund sous la barre des 10 kg CO_2eq/MWh ? La course est lancée, faites vos pronostics !